L’année 2025 marque la nomination d’Aigle comme Ville suisse du Goût. Cet événement fédérateur est l’occasion pour l’Espace Graffenried de se pencher sur une thématique évocatrice, sensorielle et dont l’universalité en fait un sujet d’exposition passionnant. Quel est notre rapport au Goût aujourd’hui ? Comment percevons-nous les produits du terroir régional, agricoles ou viticoles, ainsi que les pratiques alimentaires ancrées dans les traditions helvétiques en particulier ?

L’exposition À VOIR ET À MANGER - REGARDS D'ARTISTES SUR LE TERROIR SUISSE propose d’explorer ces questions à travers les perceptions plurielles de 16 plasticien·ne·s de divers horizons. Une sélection de tableaux de la collection communale d’Aigle, notamment de Frédéric Rouge et de Marie-Joseph Orgiazzi, dialogue ainsi avec les créations de 12 artistes contemporain·e·s réalisées spécialement pour l’occasion. Entre dessin, peinture, sculpture, photographie, estampe, anaglyphe, vidéo, performance, installation sonore ou olfactive, l’exposition réunit une multitude de médiums artistiques qui évoquent différents pans du Goût. Abordé tantôt de manière savoureuse, sensuelle et célébratoire, tantôt sous l’angle du dé-goût, de la dégradation et de la consommation massive, ce sens intimement lié à l’hédonisme et aux plaisirs de la table – mais aussi à tous les travers qui en découlent – prend différentes consonances sous le prisme de l’art.

Avec les créations originales de Joëlle Allet, Barbara Cardinale, Christophe Constantin, Aline Fournier, Tami Hopf, Estelle Gattlen, Stéphanie Giorgis, Leah Linh, Olivier Lovey, Nicolas Pahlisch, Maeva Rosset et Aline Savioz.

MATIÈRES PREMIÈRES s’inscrit dans l’exposition de l’Espace Graffenried À VOIR ET À MANGER - REGARDS D'ARTISTES SUR LE TERROIR SUISSE et plus largement dans le cadre de l’événement « Aigle Ville suisse du Goût 2025 ». L’exposition s’étend au Château d’Aigle durant une année.

L’artiste Leah Linh investit trois étages de la tour du Château d’Aigle pour une traversée sensorielle et conceptuelle du terroir local.

À travers autant d’installations – In Vino Captus, Le Supermarché et Le Fumoir – elle interroge nos rituels alimentaires, nos héritages agricoles, et la manière dont la culture, le corps et la mémoire s’entrelacent dans les objets que nous consommons.

Plutôt que de célébrer le terroir de manière folklorique, l'artiste en révèle les tensions, les contradictions et les récits invisibles. Elle détourne la familiarité de produits comme le cornichon, le jambon ou le vin, pour mieux en explorer la portée symbolique, poétique et politique. Dans un esprit héritier du Pop Art, mais teinté d’un regard résolument ancré dans le XXIe siècle, elle transpose ces ``matières premières`` dans divers dispositifs artistiques qui déstabilisent, émerveillent et dérangent tout à la fois.

Avec cette installation tripartite, Leah Linh donne chair au terroir, et le soumet à une lecture aussi lucide qu’artistiquement incarnée.